Des armes contre la censure : Library Wars

Dans les Satires, Juvénal nous dit : « La censure épargne les corbeaux et s’acharne sur les colombes. » En effet, la censure est une limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d’expression de chacun.

librar11Alors imaginez : nous sommes en 2019 dans un Japon en plein conflit. Le gouvernement exerce une censure abusive sur les médias mais les bibliothèques résistent et constituent le seul rempart de la liberté d’expression. Un combat s’engage donc entre les bibliothèques, aidées de leurs propre armée, et un gouvernement qui n’hésite pas à tuer pour faire régner sa loi. Dans le manga japonais Library Wars de Kiiro Yumi, cette situation est devenue une réalité pour tous les habitants du Japon. Le gouvernement à crée la Loi d’amélioration des médias et imposé un Comité d’amélioration desdits médias chargés de sélectionner et de confisquer toutes les publications considérées comme dangereuses et ayant une influence négative sur la population. Une censure légalisée en somme. Mais le gouvernement se heurte aux directeurs des bibliothèques qui s’allient et parviennent à faire voter la Loi de sauvegarde des bibliothèques permettant de créer le Corps des bibliothèques, une organisation paramilitaire qui dispose d’une légitimé officielle contre le Comité d’amélioration des médias. La guerre des bibliothèques commence.

Dans ce manga, l’auteur dénonce les atteintes à la liberté d’expression mais aussi à la liberté d’opinion. Il nous amène à nous interroger sur la façon et les moyens à utiliser pour défendre ces libertés. Bien que les personnages de l’histoire soient organisés en faction paramilitaire et prennent les armes, ils évitent au maximum de s’en servir, privilégiant les approches juridiques et politiques. Si la liberté d’expression vaut qu’on se batte pour elle, l’utilisation des armes ne doit se faire qu’en ultime recours. Mais, en dépit du sérieux du sujet traité, l’auteur utilise un ton humoristique, voire satirique, car au-delà de la situation dans laquelle se trouvent les bibliothèques, ce manga nous raconte surtout la vie d’Iku Kasahara une jeune femme une peu naïve et impulsive qui va souvent subir les remontrances de son supérieur et instructeur, le lieutenant Dojo.

2015-JFF-Film-Library-Wars-The-Last-Mission-1-900x500Depuis qu’elle est au lycée, Iku souhaite rejoindre le corps des bibliothèques afin de suivre les traces d’un homme mystérieux qui lui a permis de sortir indemne d’une confrontation avec des agents d’amélioration des médias. C’est en le cachant à ses parents qu’elle parvient enfin à ses fins et devient par la suite, grâce à ses incroyable capacités physiques, la première à entrer dans le GIB (la brigade d’élite du corps des bibliothèques). Au sein de cette organisation, cette jeune femme va apprendre à se dépasser aussi bien physiquement que moralement car ses sentiments et sa force mentale seront mis à rude épreuve lors de sa formation. Les épreuves seront nombreuses mais elle saura les affronter grâce à une équipe d’amis haut en couleurs composé bien entendu du lieutenant Dojo, un sadique au cœur tendre, du lieutenant Komaki, meilleur ami de Dojo et son exact opposé, l’agent Tezuka, un des meilleurs élément de l’équipe, Shibasaki, sa meilleure amie, et du commandant du Corps des bibliothèque, Genda.

Le manga a eu un telle succès au Japon qu’une adaptation en film est sortie le 27 avril 2013, une suite est sortie deux ans plus tard le 5 novembre 2015. Il a même obtenu le prix Seiun du meilleur roman japonais de science-fiction en 2008.

Pour conclure, il serait intéressant de préciser que ce manga est un très bon mélange de shojo (manga pour fille) et de shonen (manga pour garçon) qui ne décevra personne tant au niveau de l’histoire que de l’action et pour celles et ceux qui auraient du mal à lire à la façon japonaise (de droite à gauche), une adaptation en animé est disponible en plus du film.

Léonore Boissy

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