Une écriture d’arbre, par Didier Van Cauwelaert

Le Journal Intime d'un Arbre

Les arbres sont des piliers du monde et des joyaux de l’univers. Presque immortels, ce sont des sentinelles immobiles, des acteurs du temps essentiels à la vie. À la fois poumons de la planète et asile du vivant, ce sont des symboles universels de vie, d’amour et de force. C’est ainsi que Didier Van Cauwelaert a imaginé greffer une conscience et des sentiments presque humains à cette toute puissance hiératique dans son livre Le journal intime d’un arbre, qui fut publié en 2011.

Quelques mots sur l’auteur

Didier Van Cauwelaert est un écrivain français né dans les années 60 et passionné d’écriture depuis son plus jeune âge. C’est un auteur très productif qui s’affirme dans de nombreux genres ; il a effectivement écrit de nombreuses nouvelles, une vingtaine de romans mais s’est aussi essayé au théâtre et au cinéma. Il a remporté de nombreux prix parmi lesquels figure le prix Goncourt (1994) pour son roman Un aller simple.

Le livre

Le journal intime d’un arbre est le récit des pensées de Tristan, un poirier tricentenaire. C’est une double histoire qui commence lorsque Tristan s’effondre après une tempête. Contre toute attente, sa conscience survit grâce à des fragments de lui-même qui lui servent d’enveloppe corporelle : des bûches destinées à brûler dans la cheminé de son propriétaire, la statue faite par une petite fille dans son bois, les pensées et les sens de Tristan vagabondent ainsi entre bûches et statue. Cette omniscience le rend témoin de l’histoire du présent, avec celle de Tristane (la sculptrice) et de Yanis ; ainsi que de celle du passé, grâce à ses 300 années de souvenirs. C’est donc à travers les yeux critiques et tolérants d’un arbre qu’on découvre les mœurs plus ou moins acceptables de l’Homme : l’amour, la guerre, la dépression, la joie, la tristesse et toutes ces choses si humaines. Tristan comme l’humain ressent, comprend et a un avis sur chaque événement dont il est témoin, mais ne peut fatalement pas agir sur le cours des choses puisqu’il est malgré lui une conscience figée.

Quelques critiques

Ce roman est un livre formidable qui a été sujet à quelques éloges de la part de personnalités littéraires et de la critique, notamment pour sa profondeur et sa façon de raconter une histoire d’amour plutôt anodine à travers les yeux d’un arbre. De fait, Edmonde Charles-Roux, romancière et membre de l’Académie Goncourt, a qualifié le roman d’ « admirablement drôle et malicieux, tendre mais instructif… » ; et François Busnel, critique littéraire pour l’Express, a avoué avoir fait « un séduisant voyage dans la conscience d’un arbre ». Alors, si ce roman a su conquérir de nombreux lecteurs, j’espère que vous également vous plongerez dans ce petit roman délectable et plein de surprises !

Noémie Bounsavath

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