Quand la mode s’invite dans la littérature

« La mode n’est ni morale, ni amorale, mais elle est faite pour remonter le moral. » – Karl Lagerfeld.

En cette période de soldes, on ne peut s’empêcher de parler de l’un des passe-temps préférés des femmes en plus de faire la tête, le shopping. Activité qui consiste à rentrer dans un grand nombre de magasins, généralement de vêtements, et qui se pratique seule ou en groupe. Les femmes qui pratiquent cet exercice savent à quel point il est difficile de résister quand un vêtement qui nous plaît nous fait de l’œil et ce même si notre compte en banque ne nous permet aucun écart de conduite. Et si malheureusement vous craquez malgré cela et que votre armoire est pleine, il est possible que vous soyez une shopaholic : une accro du shopping.

Confessions d’une accro du shopping

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Tout comme Rebecca Bloomwood, l’héroïne de la série de romans Confessions d’une accro du shopping de Sophie Kinsella, vous avez des tonnes de vêtements et une centaine de paires de chaussures. Mais attention à ne pas faire les mêmes erreurs qu’elle. En effet, Sophie Kinsella nous dépeint, dans sa série à succès Confessions d’une accro du shopping, une jeune femme qui a du mal à résister aux plus grandes marques, c’est une acheteuse compulsive qui possède de nombreuses cartes de crédit et, malheureusement pour elle, ses achats à répétition vont la mettre dans le rouge niveau financier avec un découvert de plus de 9000 dollars. Situation que l’on peut trouver très ironique une fois que l’on sait qu’elle travaille en tant que journaliste pour un magazine économique. Cette jeune héroïne un peu déjantée va connaître un grand nombre de situations cocasses qui arracheront un sourire à plus d’une lectrice. Becky est un personnage auquel on s’attache très vite, même si elle peut paraître un peu superficielle au début, on découvre vite au fil des pages sa vraie personnalité et la vulnérabilité qui se cache derrière son sourire. Les autres personnages, moins développés, n’en sont pas moins attachants ; ils ont leur propre personnalité et permettent ainsi aux lectrices de s’identifier à eux ou de reconnaître en eux un proche, comme ça peut être le cas avec la meilleure amie de Becky : Suze, qui avec sa capacité à aider son amie et son caractère enjoué font qu’on peut facilement retrouver en elle la meilleure amie qu’on a toute depuis le collège et qui est toujours là pour partager des fous-rires avec nous. L’humour très girly présent dans ces livres fait qu’ils sont très faciles à lire, Sophie Kinsella rajoute aussi une pointe d’ironie ce qui donne des livres très drôles et légers, on a la garantie de passer un bon moment de lecture que ce soit dans le train ou vautré dans notre lit.

En 2009, le personnage de Rebecca Bloomwood est porté à l’écran par le réalisateur P.J. Hogan. Même si les livres sont un succès, leur adaptation a connu des critiques assez mitigées, voire parfois négatives. C’est l’actrice Isla Fisher qui joue le rôle principal. L’histoire reprend globalement celle des livres malgré quelques modifications, et grâce à son casting talentueux, reste très agréable à regarder.

Le Diable s’habille en Prada

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Maintenant qu’il a été confirmé que nous étions toutes des accros du shopping, passons à une autre activité que nous aimons tout autant que le shopping : lire des magazines de mode. Nous sommes plus d’une à feuilleter quelques magazines pour s’informer des dernières tendances, que l’on assume ou non, on a toutes à un moment donné de sa vie jeté un œil aux pages remplies de conseils vestimentaires ou de photos de mannequins aussi épaisses que des cure-dents habillés à la dernière mode. Mais qui sont celles et ceux qui travaillent dans ces grands magazines ?

La réponse à cette question peut se trouver dans le roman de l’Américaine Lauren Weisberger, Le Diable s’habille en Prada. Sorti en 2003, ce roman nous raconte l’histoire d’Andrea Sachs, jeune diplômée tout juste sortie de l’université qui se retrouve propulsée dans le magazine de mode Runway lorsqu’elle devient l’assistante de la tyrannique rédactrice en chef Miranda Priestly. Ce roman connaît très vite le succès, surement dû à la ressemblance troublante avec la vie de l’auteur. En effet, Lauren Weisberger a travaillé chez Vogue en tant qu’assistante de la rédactrice en chef Anna Wintour. Cette dernière avait d’ailleurs émis l’hypothèse qu’elle avait inspiré le personnage de Miranda, ce que l’auteur a nié. Ce roman drôle et léger nous plonge dans les coulisses d’un magazine de mode et nous livre une vision assez satirique de la vie de bureau et de New York. Le choix du décor a surement fait rêver plus d’une lectrice et la ressemblance avec le célèbre magazine Vogue est certes apprécié mais cette référence n’est là que pour attiser notre curiosité. Lauren Weisberger nous donne dans ce roman le portrait d’une femme de pouvoir tyrannique et richissime qui se trouve être aussi fascinante qu’énervante. Le personnage de Miranda fait régner la terreur au sein de sa rédaction et on peut d’ailleurs se rendre compte que les autres rédacteurs et rédactrices la détestent et l’admirent sans toutefois l’admettre. Ses caprices, que sa pauvre assistante doit satisfaire, donnent de quoi rire. Le Diable s’habille en Prada est donc sans aucun doute un roman qu’on a plaisir à lire et avec lequel on passe un bon moment.

Le roman à succès de Lauren Weisberger a d’ailleurs eu droit à son adaptation au cinéma en 2006 avec, dans les deux rôles principaux, les actrices Anne Hathaway et Meryl Streep. Grâce notamment à son casting mais aussi par une adaptation fidèle du livre original, le film connaît un grand succès que ce soit au niveau national ou international. Le talent de Meryl Streep n’est d’ailleurs plus à vanter tant il est indéniable ; quant à Anne Hathaway qui débutait tout juste sa carrière au moment du film, elle a connu à la suite de ce film de nombreux autres succès, ce qui fait d’elle l’une des meilleures actrices d’Hollywood.

Le Diable s’habille en Prada a d’ailleurs connu quelques parodies et hommages, notamment avec la célèbre série d’animation Les Simpson qui parodie le film dans l’épisode 5 de la saison 21 intitulé Le diable s’habille en nada ou encore plus récemment avec le rappeur français Soprano qui sort en 2016 une chanson appelée Le diable ne s’habille plus en Prada.

Pour finir, si vous êtes en manque de vêtements mais que vous ne pouvez pas vous le permettre, au lieu d’augmenter la taille de votre découvert en allant quand même faire du shopping, posez-vous plutôt sur votre canapé ou dans votre lit, et prenez un instant pour lire l’un de ces romans, ou regarder leur adaptation. Faites-nous confiance, votre porte-monnaie vous remerciera.

Léonore Boissy